11 novembre en Alsace, devoir de mémoire ! Parlons-en ! Le 11 novembre en Alsace, n’est pas qu’un jour férié. C’est une journée de mémoire. C’est le jour de l’armistice de 1918, qui ouvre la voie du retour de l’Alsace Moselle à la France. On se réunit alors en mémoire de nos grands anciens, tombés, chez nous, sous différents uniformes.
À nos morts
Guerre meurtrière autant que fratricide, la Première Guerre mondiale se finit dans le deuil. On songe au bilan humain de celle-ci. Le conflit provoque plus de 9 millions de morts et disparus (1,4 million pour la France, 2 millions pour l’Allemagne pour ce qui est des armées), plus de 21 millions de blessés (4 millions en France).
Forcément, l’Alsace-Moselle est touchée et il n’est un secret pour personne que la plupart de ses enfants sont morts sous l’uniforme allemand.
380 000 Alsaciens et Mosellans sont incorporés dans l’armée allemande
Comme nous le rappelle le Mémorial d’Alsace Moselle : « Pendant la Grande Guerre, 380 000 Alsaciens et Mosellans sont incorporés dans l’armée allemande. Pour éviter les désertions, la plupart sont envoyés sur le front russe. 18 000 Alsaciens et Mosellans s’engagent dans l’Armée française ».
Ce sont eux dont les noms peuplent les monuments aux morts de nos villes et villages. Leurs prénoms, eux, ont été francisés.
Le Monument aux morts de Strasbourg, place de la République, est érigé en 1936. La notion de « Morts pour la France » est remplacée par « A Nos Morts ». Louis Ernest Drivier y réalise une Piéta représentant une mère – la ville de Strasbourg portant sur ses genoux ses deux enfants mourants. L’un est allemand et l’autre français, ne portant plus d’uniformes pour les distinguer. Ils se sont combattus et devant la mort enfin, ils se retrouvent.
Devoir de mémoire, devoir de vérité
Avec le temps et depuis quelques années, des maires viennent compléter le message national du 11 novembre et rétablir une Histoire que la mémoire officielle a souhaité minorer par des propos rappelant la réalité historique de l’Alsace et de la Moselle en 1914-1918.
Le devoir de mémoire se double alors d’un devoir de vérité propre à l’Alsace… Au sortir de la grande guerre, nos anciens s’écrièrent « Plus jamais la guerre », « Nie wieder Krieg », marqués qu’ils furent par les cicatrices des combats en Alsace et ailleurs… L’Histoire ne les entendra pas !
En Alsace, de nombreux lieux de mémoire, à l’instar du Hartmannswillerkopf de son monument national, et de l’Historial franco-allemand témoignent de la dureté des combats.
Le 11 Novembre, nous nous souvenons.