Figure traditionnelle du Noël alsacien, le Christkindel apporte grâce et douceur aux enfants terrorisés par l’affreux Hans Trapp. Si ce personnage légendaire était autrefois très célèbre en Alsace, il a progressivement été oublié au profit du Santa Klaus américain. Retour sur cette personnification de l’enfant Jésus qui illustre la rupture entre catholiques et protestants au temps de la Réforme.
Christkindel : l’enfant Jésus des Protestants
Le XVIe siècle est marqué par la Réforme, cette séparation brutale et durable de l’Eglise Chrétienne. Les Protestants, réunis sous l’Église luthérienne et refusant le culte des Saints, créent le personnage de Christkindel pour remplacer Saint-Nicolas. C’est ainsi que le marché de Saint-Nicolas, implanté à Strasbourg, devint le Chrischkindelmärik.
Sous les traits agréables et innocents d’une jeune fille, Christkindel apparaît la nuit du 24 décembre pour distribuer miracles et cadeaux et répandre la joie et l’amour. Couverte d’un voile et d’une robe blanche, Christkindel porte sur sa tête une couronne décorée de 4 bougies. Les historiens affirment que les protestants ont puisé dans la légende de Sainte-Lucie, particulièrement célébrée dans les pays d’Europe du Nord, pour créer ce personnage. On trouve en effet des représentations similaires dans les défilés de Noël suédois.
Une tradition qui perdure
Si vous ne manquerez pas de croiser Christkindel dans les défilés de fin d’année aux côtés de Hans Trapp et de Saint-Nicolas, ce personnage légendaire qui incarne l’enfant de Dieu tend aujourd’hui à être oublié. En effet, l’impact de la figure américaine du Père Noël bouleverse les traditions alsaciennes. Aujourd’hui, les enfants de la région connaissent davantage Saint-Nicolas, dont est issu le Santa Klaus d’Outre-Atlantique, que Christkindel.
Pour voir Christkindel à Noël, rendez-vous sur le marché de Noël de Strasbourg lors de son célèbre défilé ou entre les murs du musée alsacien de cette même ville et encore du côté de Wissembourg.