L’Alsace, terre de contrastes où la vigne grimpe sur les collines et la choucroute de Maman, la meilleure, mijote dans les cocottes en terre cuite de Soufflenheim, a-t-elle donné naissance à un courant philosophico-gourmand inattendu : le tarteflambisme ? Eh oui, on parle des tartes flambées, verdommi !
Au commencement était la tarte flambée ?
Loin des traités abscons ou des gourous en robe de chambre, cette doctrine se résume en une seule maxime : savourer une tarte flambée, c’est accéder au plaisir absolu.
Oubliez le yoga, la méditation transcendantale ou les retraites silencieuses ; la voie royale passe désormais par une pâte fine, une crème épaisse et un feu de bois qui crépite (mince, certains l’interdisent).
Tout a commencé dans un restaurant de Strasbourg, mais cela aurait pu, un soir d’octobre où la brume enveloppait les vignes.
Un convive, après avoir englouti sa troisième Flàmmeküeche, s’est exclamé : « Mais c’est ça, le bonheur ! » … Les autres tables, d’abord hilares, ont fini par hocher la tête. Le lendemain, le mot était lâché : tarteflambisme.
Flambée oder Flammée ?
Ni secte, ni régime, juste une célébration de l’instant où la chaleur du four rencontre la fraîcheur d’un riesling bien frappé, la mousse d’une bière bien tirée.
Le manifeste, griffonné sur un set de table, tient en quatre points :
- La tarte flambée est un acte contemplatif. On ne la mange pas ; on la vit.
- Le plaisir n’est pas dans la quantité, mais dans la flamme. Une seule tarte, cuite à la perfection, suffit.
- L’Alsace en est le temple. Hors de ses frontières, on en trouve de plus en plus, mais il y a un appel de l’Alsace, comme il y eut un appel de la Forêt pour Jack London ( tu es un ancien si tu as la réf).
- La tarte flambée brise l’individualisme de la pizza, la tarte flambée se partage et pose les bases du « savourer ensemble »… Voir même elle est partie à le conquête du monde …
On laisse aux plus philosophes le soin de “plancher” : la tarte est-elle flambée ou flammée ? Le tout avant de se mettre au rituel.
La pratique : un rituel en trois temps
L’anticipation : On choisit son adresse comme on choisit un monastère. Les : les poutres noircies, les nappes à carreaux, la grande salle, ses tables, son ambiance décorées ou non. On s’assoit. On commande un verre pour ouvrir les chakras.
La révélation : La tarte arrive, fumante, dorée, légèrement bombée, traditionnelle d’abord. On ne touche pas tout de suite. On regarde. Les oignons translucides, les lardons croustillants, la crème qui bulle doucement. Premier coup de couteau : un craquement. Les locaux la roulent et la mange sans couvert. Première bouchée : une explosion. Le gras, le sel, les lardons, la crème, les crèmes parfois. Le cerveau s’éteint. Le corps s’allume.
L’extase : On ralentit. On découpe des parts pour chacun des compères. On boit une gorgée entre chaque bouchée. On ferme les yeux. On entend ou cherche le feu, les rires, le tintement des verres.
On est là. Plus rien d’autre n’existe.
Des variantes pour les âmes avancées
Nous, on est classique … Traditionnelle, gratinée, mais on est aussi ouvert d’esprit :
- La tarte forestière : champignons, munster fondu. Pour les mystiques.
- La tarte sucrée aux pommes : cannelle, calvados. Pour les hédonistes repentis.
- La tarte végane (oui, ça existe) : crème de cajou, légumes rôtis. Pour les puristes en quête de transcendance sans lardons.
Où pratiquer le tarte flambisme ?
A vous de nous donner les adresses et de commenter…
Maintenant, vous avez la clé du développement personnel du tarteflambisme. Il n’exige ni guru, ni tapis de yoga, ni compte en banque à six chiffres. Juste une adresse, une faim sincère.
En Alsace, le plaisir n’est pas une quête : c’est une tarte qui sort du four. Alors, la prochaine fois que vous passerez devant une adresse attirante, n’hésitez pas.
Entrez. Commandez. Laissez la flamme vous guider.
Par Made in Alsace, chroniqueur des plaisirs simples…. dont l’article se veut humoristique et décalé….
Achtung : Pour votre santé, évitez de manger trop gras, trop sucré, trop salé. www.mangerbouger.fr
