Photo : Centre de Réintroduction de Hunawihr
« Cigogne, Cigogne cabre-toi
Apporte à maman un joli marmot,
Un qui pleure, un qui rit,
Un qui fait bien dans le pot.
Cigogne, Cigogne cabre-toi,
Apporte-moi des petits pains,
Un pour moi, un pour toi,
Mais pour les méchants garçons aucun. »
Poème de Jean Frédéric Wentzel, graveur
Was verbotte esch, g’fàlt àm meischte. Ce qui est interdit plait le plus… Voilà peut-être ce qu’il faut méditer lorsque l’on aborde les symboles alsaciens. Histoire de moderniser, il faudrait changer de repères.
Finis les 4 C alsaciens : Coiffe, Chouchroute, Cathédrale et Cigogne… Tiens, parlons-en de changer de repères. Si les cigognes changeaient les leurs, jamais elles ne reviendraient dans notre belle région… et la face de l’Alsace en serait changée.
Reste que la cigogne est liée à l’Alsace. En 1007, alors que la foudre frappe la Cathédrale de Strasbourg, les ouvriers attendent un présage. Celui-ci viendra d’un couple de cigognes qui fit son nid sur leur échafaudage. Le présage est bon, le chantier reprend.
L’animal le plus symbolique de l’Alsace
Ciconia Ciconia, dite « la cigogne blanche » est dont un oiseau de bon augure. Bien sûr, on pense aux enfants… L’imaginaire rhénan nous apprend vite que les cigognes apportent les nouveaux nés aux parents. Elles vont les chercher dans les « Fontaines aux Enfants ».
La cigogne devient vite un oiseau des dieux. En Hollande, les cigognes portent les âmes. Dans le monde slave, elles portent bonheur. La déesse païenne Junon transformera même Antigone en cigogne. Noble et blanche à bec rouge, elle se plait en plus en Alsace et si elle parcourt le monde, elle revient raconter tout ce qu’elle a appris.
Voilà peut-être une autre lecture de l’animal le plus symbolique de l’Alsace, un échassier enraciné dans sa terre, mais qui garde la tête dans les étoiles et qui déploie ses ailes pour s’ouvrir à l’Europe, au monde, une lecture qui n’est ni passéiste, ni moderne, mais simplement éternelle.