A l’Est, rien de nouveau et avec l’Ouest, on n’a pas fini de ruer. Voilà en quelque sorte le résumé de la situation géopolitique de l’Alsace. Coincée entre la France (si, si) et l’Allemagne (ja, ja), notre région a souvent été tiraillée, voire tout simplement ballotée… Façon balle de tennis dans un match Leconte / Becker. Logique que cela fasse « boum, boum » parfois.
Pourtant alors que toutes les régions d’Europe se développent et ce, quelque quelle que soit leur taille, tout se passe parfois en Alsace comme si le Rhin était un mur (de Berlin ?). De quoi s’interroger avant que d’autres le fassent pour nous, sur l’avenir de notre région, sur ses perspectives de développement économique et institutionnel. Alors, la reconquête ? Est ou Ouest ?
Une « super région Alsace Lorraine » ?
Pour Edouard, notre invité parisien de ce stammtisch (rien à voir avec un autre Edouard, et pourtant…), « il est effectivement temps de faire un choix ! Les Alsaciens sont à moitié français, à moitié allemands et à moitié alsaciens : cela fait au moins une moitié de trop. Il faut dire qu’Edouard rêve d’une Alsace leader d’une « super région Alsace-Lorraine ». Pour lui, faire le choix de l’Ouest, c’est rompre avec l’image germanique et profiter de l’effet TGV pour donner une nouvelle image, loin des caricatures ». Conscient de mettre de suite la pression, Edouard sourit.
Un nouveau Drang Nach Osten ?
C’est Robert Friedrich qui lui répond. Pour lui, on ferait mieux de déplacer la frontière du Rhin aux Vosges. « Du Moyen-Age à la fin du XVIIIe siècle et même sous administration française la frontière économique et jusqu’au XIXe linguistique et culturelle était sur les Vosges, pas sur le Rhin » et de rajouter que « si on traçait un cercle de 150 km autour de Strasbourg, on aurait sur la rive gauche peu d’infrastructures fortes ou marquant l’intérêt pour la Région alors qu’il en est tout autre sur la rive droite où gravitent aéroports, cœurs économiques et universités renommées ».
Ce faisant, il coupe presque l’herbe sous les pieds de Pierre Hammer, notre maquettiste… Lui aussi est persuadé qu’un nouveau Drang Nach Osten, « une poussée vers l’Est » redonnerait une vitalité à l’Alsace et à la construction européenne.
Valérie aime, elle, l’idée que l’alsace se rapproche de la Lorraine. « Un petit côté sentimental… tellement d’alsaciens ont épousé des lorraines ou inversement. Et ils ont faits des p’tits qui ont la double culture : quelle ouverture d’esprit et quelle chance pour eux »… « Mi quiche-mi flammekueche ? » s’interroge Brad… Pour Valérie, le dynamisme des deux régions ferait des étincelles. L’alliance du yes we can (Ce n’est pas du lorrain pourtant) et du Jetzt geht’s los.
Mieux en avoir une petite dynamique qu’une grande fainéante. Non ?
Brad sourit. Lui non plus ne comprend pas que l’on veuille unifier l’Alsace et la Lorraine pour une question de taille. « J’ai toujours entendu dire qu’il valait mieux en avoir une petite dynamique qu’une grande fainéante » dit-il en parlant bien entendu des régions. Et de citer les cantons suisses, les Länder allemands.
Notre «héros » rêve d’une grande euroregio et bien sûr d’un euro-district autour de Strasbourg… Pour lui, il faut d’abord unifier les institutions locales avant de vouloir ajouter qui que ce soit. « Ensuite, il est clair qu’une région qui serait irriguée par deux des trains les plus rapides au monde (ICE et TGV) , 4 aéroports internationaux ( Entzheim, Baden-Baden, Mulhouse, Karlsruhe) pourrait rapidement devenir un centre vital de l’Europe ».
Vers les DOV-TOV ?
« Maintenant, rajoute-t-il, au vu et au su de ce que certains obtiennent ailleurs, il est peut être temps d’accorder à l’Alsace un nouveau statut, celui des DOV-TOV – départements et territoires d’outre-Vosges ! » Vous nous direz que Strasbourg est déjà une île, que la vallée rhénane est, pour certains, une banane bleue… alors pourquoi pas ?
Et vous, vous en pensez quoi ? Parlez en entre vous, au boulot, au stade, chez le coiffeur et faites nous partager votre vision de « notre monde ». En poursuivant ce stammtisch avec vos commentaires.