Instinctif, Denis Leroy, le directeur de l’Écomusée d’Alsace comprend vite que la pandémie liée au Coronavirus va bouleverser ce printemps 2020. Il rentre à Strasbourg, prend quelques affaires et propose à son épouse de l’accompagner pour un confinement insolite qu’il pense voir durer quinze jours.
Presque huit semaines après, Made in Alsace lui donne rendez-vous en terres connues, pour l’entendre, depuis Ungersheim nous parler de l’Écomusée d’Alsace, de son expérience, du monde d’après aussi. En même temps qu’il alimente son feu du soir, il répond à nos questions.
Comment choisit-on de se confiner à l’Écomusée d’Alsace ?
Denis Leroy : Dans les faits, on improvise et on s’adapte. Le 16 mars, nous fermons nos portes. J’ai très vite compris que le confinement allait être une nécessité sanitaire. J’ai le choix entre mon appartement à Strasbourg et les 90 ha de l’Écomusée d’Alsace. Le choix est vite fait. Avec ma compagne, Virginie et notre fils Jonah, nous faisons nos valises… Nous les remplissons pour quinze jours, du moins le pensions nous.
Nous avons vu naître des cigogneaux, des cochons, des agneaux …
De nombreux travaux vont occuper nos journées. Moi, le citadin, je découvre les chantiers à la dure. J’apprends même que l’on peut se « brûler » en faisant du béton.
La place de la nature est importante dans cet environnement-là !
Denis Leroy : Oui, elle est omniprésente à l’Écomusée. La nature, elle, vit bien le confinement. Avec mon épouse, nous avons vu naître des cigogneaux, des cochons, des agneaux. On redécouvre « la vie » une autre vie.
Il se passe toujours quelque chose autour de nous ici. On observe, on apprend… J’ai appris. Jusqu’à présent, l’Écomusée m’avait apprivoisé, l’inverse est vrai maintenant.
Les bénévoles qui font vivre l’Ecomusée d’Alsace sont l’âme des lieux
J’ai même croisé quelques chevreuils et l’une ou l’autre compagnie de sangliers.
Il ne vous manque presque rien alors ?
Denis Leroy : Oh que si ! Les bénévoles qui font vivre l’Ecomusée d’Alsace. Ils en sont l’âme. Ils cultivent, une certaine idée de l’Alsace. Ici, nous sommes tous « piqués » à l’Alsace ?. L’Écomusée, c’est aussi une famille, un état d’esprit.
Quelles leçons tirez-vous d’une telle expérience ?
Denis Leroy : Au-delà de mon expérience personnelle, c’est collectivement qu’il nous fait tirer des leçons du confinement, de la pandémie aussi. Il faut consommer moins et vivre mieux. Réapprendre à bricoler, retrouver les joies du « Do it Yourself ». C’est une vraie leçon de vie.
Et l’après ?
Denis Leroy : L’après dépend de nous… La pandémie bouscule l’actualité d’une façon criante. L’équilibre de notre système est rompu, celui de notre écosystème aussi. C’est notre société qu’il faut repenser…
L’après dépend de nous
Nous devons redonner du sens à notre façon de vivre, en intégrant le règne animal, le monde végétal aussi… et notre place au milieu des deux. L’Écomusée d’Alsace a plus que jamais son rôle à jouer dans cette impérative redécouverte de nous-même.
Nous travaillons à la réouverture
Nous y travaillerons d’ici la réouverture. Prévenez aussi vos fans que nous travaillons également à l’ouverture d’une microbrasserie, une autre façon de nous relier encore et toujours au patrimoine alsacien.
Écomusée d’Alsace
Chemin du Grosswald 68190 Ungersheim
Téléphone : +33 (0)3 89 74 44 74
www.ecomusee.alsace