« L’abus d’alcool nuit à la santé », « à consommer avec modération », « fumer tue », « pour votre santé, évitez de grignoter entre les repas », usw…Vous avez forcément lu, comme nous, un de ces conseils qui tendent lentement mais sûrement à devenir des ordres. Comment ne pas se demander, parfois, si nous ne vivons pas sous un régime (oups, ce mot tabou m’a échappé) de liberté alimentaire surveillée.
Qui plus est, nous avions oublié qu’il fallait manger 5 fruits et légumes par jour, mais là, un dilemme nous interpelle. Le raisin est bien un fruit, mais peut-on considérer le houblon, l’orge, le malt comme des légumes ?
Vers de nouvelles prohibitions ?
J’en vois qui bondissent… On va encore nous accuser d’être de dangereux provocateurs, mais comment, parfois, ne pas s’interroger ? Comment ne pas se révolter puisque nous affirmons « haut et fort » que « l’abus d’Alsace ne nuit pas à la santé » ?
Alors que se profilent taxes et prohibitions modernes, nous nous interrogeons. Va-ton, demain, interdire la Fête de la Bière de Schiltigheim, la Foire aux Vins de Colmar, la Fête du Sucre d’Erstein sous prétexte qu’elles font grossir ou poussent à la consommation ? Va-t-on surtaxer le waedele ou la flammekueche gratinée sous prétexte qu’il ne s’agit pas de plats maigres?
Nous nous interrogeons, je m’interroge et je m’inquiète, mais je rassure aussi les âmes sensibles : j’ai conscience qu’un conducteur sous l’emprise de l’alcool ou de drogues est un danger. Qu’en est-il de son homologue sous l’emprise de tranquillisants et autres médicaments. Pourquoi d’ailleurs, ne dispose-t-on pas de statistiques sur le sujet ?
Soutien à celles et ceux qui font l’Alsace !
Nous sommes responsables et il n’y a pas de notre part d’appel à laisser faire n’importe quoi, mais simplement le souci du respect des libertés individuelles et de notre droit à valoriser artisans, agriculteurs, brasseurs, viticulteurs, autant que leurs terroirs et le produit de savoir-faire hérités de génération en génération. Ce droit, nous en faisons aussi un devoir écrit ici et sur le net. Mais, là aussi, des menaces
planent sur les contenus rédactionnels en vertu des jurisprudences liées à la Loi Evin.
Ne pas soutenir ces acteurs d’une économie naturellement locale, c’est aujourd’hui se tirer une balle dans le pied, c’est faire preuve d’un masochisme inégalé et menacer autant des centaines d’emplois que
des kilomètres carrés de territoires aménagés, cultivés, choyés par ces amoureux de l’Alsace. C’est justement cet amour de l’Alsace qui est aussi la muse des mots que vous aimez à retrouver dans
notre magazine et des idées que vous portez au travers de nos tee-shirts. Cet amour, nous vous invitons aussi à le diffuser par tous les moyens légaux (blogs, revues, sites Internet, courrier des lecteurs). Wenn’s beliebt !
En attendant, vous me pardonnerez ce coup de gueule non modéré. Profitons de la liberté qu’il nous reste et des longues soirées d’automne, pour, un verre de vin ou de bière à la main, trinquer à la santé de celles et ceux qui font et sont l’Alsace.
Amicalement vôtre
Brad
PS : Un de nos amis, au fait de l’actualité, nous évoque la manifestation des viticulteurs alsaciens (contre la fin des dégustations) qui a notre soutien. No comment et comme disait mamy lorsqu’on l’avait poussé dans les orties : Jetzt Langt’s !