Indissociable de la période de Noël en Alsace, Christkindel est dans toutes les pensées ! C’est l’enfant Jésus personnifié par une jeune filles, coiffée d’un voile et vêtue de blanc, qui apparait le soir de Noël. On vous expliquera pourquoi, mais elle donne son nom au Christkindelsmärik, le célèbre marché de Noël de Strasbourg.
Intrigante apparition quand même, non ? Le Christkindel (et non là) serait littéralement l’ “Enfant Christ“. Une jeune fille incarnant l’enfant Dieu… Etonnant.
Histoire : querelle entre Christkindel et Saint Nicolas
L’origine viendrait d’une querelle entre Protestants et Catholiques. Vers la fin du 16e siècle, la Réforme veut remplacer Saint Nicolas qu’elle trouve trop païen, par le Christkindel, personnage qui doit rappeler le don de Dieu fait aux hommes. On en attribue même la création à Luther.
Et nous voilà donc dans la querelle entre Christkind et Saint Nicolas, devenu Weihnachtsmann. Comme nous l’écrivions un temps, c’est un peut le duel méconnu façon “Terminator contre Prédator”. 😉
Bizarrement toujours, pour contre la « paganité » de Saint Nicolas et de ses fêtes, la Réforme pioche dans la légende de Sainte Lucie. Porteuse de lumière, la Sainte s’incarne de blanc vêtu couverte d’une couronne rappelant la couronne de l’Avent.
“A la sainte Luce, le jour croît d’un saut de puce”.
L’Histoire de Sainte Lucie est beaucoup moins amusante. Il n’empêche que c’est en Suède et dans les pays nordiques que la Sainte connait une vraie popularité.
« Le 13 décembre, les jeunes Suédoises, vêtues de robes blanches, une bougie à la main et une couronne lumineuse sur la tête, font des processions avec à leur tête, “Lucia” une jeune fille élue pour incarner la sainte » rappelle le journal Le Pèlerin.
Fête de la Lumière et Christkindelsmärik
Dans les faits, cette fête remplace aussi une fête païenne, celle de la Lumière qui petit à petit, efface l’obscurité de l’hiver … Dans le calendrier Julien, la Sainte-Luce se tient deux jours après le Solstice d’Hiver.
En 1582, le calendrier grégorien avance la fête de huit jours.
A Strasbourg toujours, l’influence sera telle que le Christkindelsmärik remplace dès lors le marché de la Saint Nicolas. Même si, dans les faits, on croise souvent finalement Saint Nicolas, Christkindel et le Hans Trapp déambuler ensemble.
Made in Alsace ! Tout cela !