Si certains disent désormais qu’il n’y a plus de saisons, il n’en va pas de même dans le monde de la brasserie. Là, subsistent en effet des bières qui marquent le temps. Si l’on sait en Alsace que les six rondelles ne font pas le printemps, cela fait néanmoins six siècles que la saison s’annonce au travers d’une bière « spéciale » brassée en quantité limitée.
Née officiellement, non en Alsace, mais à Arras, elle voit le jour à l’époque de la floraison des éléments la constituant. Laissons-là le « Ch’nord » et ses « Cht’is » pour revenir chez nous. Terre de brasseurs, l’Alsace n’est donc pas en reste. Longtemps, et notamment jusqu’au développement du froid industriel, on brassait effectivement une bière qui ne voyait le jour qu’en Mars. C’était la « reine des bières ».
Pourquoi ? Tout simplement parce qu’elle naissait de l’alchimie de l’orge récolté en été, du malt de novembre, des brassins de l’hiver et qu’elle avait pu profiter d’une fermentation idéale dans les conditions naturelles de froid.
Bière de mars : reine des bières
Remise fortement au goût du jour dans les années 80, cette bière de mars ou de printemps, fait aujourd’hui le délice des cafetiers et des amateurs de bière. Commercialisée du 1er au 31 mars, elle obéit à un strict cahier des charges édité par les Maîtres Brasseurs.
Peu alcoolisée (entre 4,5° et 5,5°), elle est aujourd’hui brassée à partir d’un orge de printemps. Sa couleur ambrée et dorée, sa mousse fine et dense à la fois. Son arôme, ses notes aromatiques varient selon les recettes de chacune des brasseries. Brad, qui suit la rédaction de l’article, me précise qu’elle se déguste idéalement à 8° C dans un verre tulipe (eh, oui, cela n’existe pas un verre en forme de géranium)… Il me dit aussi de vous dire que cela n’a rien à voir avec la brasserie qui la produit. Décodes qui peut ! En attendant « Santé », ici cela se dit : G’sundheit !