La Fondation Kronenbourg évolue ! Peut-être faut-il rappeler d’abord que la célèbre brasserie et marque d’Alsace, a su, depuis 25 ans, se doter d’une fondation, d’une institution généreuse ne comptant pas ses actions notamment dans le domaine de la solidarité, du partage et du développement durable.
Aujourd’hui, elle se recentre sur le lien social.
630 projets soutenus, 4,7M€ de dons, des centaines de salariés investis
630 projets soutenus, 4,7M€ de dons … Cela marque les esprits non ? Peut-être avez-vous en tête « Tous unis contre le virus » ou encore le soutien aux associations et d’entreprises d’insertion alsacienne, le développement du houblon en agroécologie.
Aujourd’hui, la Fondation d’entreprise Kronenbourg entend favoriser le lien social. Pour cela, : une nouvelle présidente, Agnès d’Anthonay, et une nouvelle déléguée générale, Céline Nicora que l’on connait bien à Made in Alsace, viennent de prendre leurs fonctions.
« Ensemble, pour promouvoir le lien social » ! Pour penser ce défi, rien ne valait une bonne réflexion … « Le numérique peut-il sauver le lien social ? » fut ainsi la première question posée. Un débat confié au président de la cour, Lluis Pino, créateur du format Tribunal pour les Générations Futures chez Usbek & Rica.
Un tribunal, des arguments
Sous la forme, donc, d’un tribunal … Le débat fut riche opposant procureurs et défenseurs
Procureur, Vincent Edin, journaliste et professeur de rhétorique politique n’y allait pas par quatre chemins : « Il y a 10 ans, le numérique était présenté comme une révolution pour le lien social (partage des connaissances, économie collaborative, contacts à travers le monde).
Seulement voilà, alors même que le numérique a littéralement sauvé le lien social pendant la pandémie (apéro Skype, réunions zoom…), on s’est aussi rendu compte de tout le mal qu’il pouvait faire (burn out, solitude et isolement des jeunes générations surtout) notamment sur les rencontres “en vrai”, celles que l’on faisait auparavant à la volée dans des cafés, dans des bars, socle de toute la culture française du partage et du débat éclairé.
Dans les faits, « Le numérique, le plus souvent, ne vient pas en plus mais à la place de l’humain : pour acheter vos billets SNCF, pour compléter votre déclaration d’impôts, pour faire votre orientation post bac (…), quoi de plus solitaire et de moins humain qu’un algorithme ou qu’un chat bot ?
Le lien social est cassé des deux côtés : pour les usagers qui n’ont plus le droit à un service de qualité, bien sûr, mais aussi pour les travailleurs qui perdent le sens dans la digitalisation de leurs pratiques. »
Le numérique n’est pas opposé à la vraie vie
Et oui, une société du sans contact peut-elle créer du lien ?
Coté défense, « l’avocate » Charlotte Dekoker, journaliste franco-belge, auteure, chroniqueuse radio a voulu voir du bon … Le rôle des applications pendant le confinement, les liens sauvés, l’aide aux personnes en détresse à l’autre bout du monde.
« Le numérique n’est pas opposé à la vraie vie, il est son allié et son facilitateur : le petit coup de starter nécessaire quand on est un peu timide, le pansement à une existence solitaire quand on est isolé ou l’outil de survie indispensable quand on est dans une situation de précarité, ou de détresse absolue » déclare-t-elle.
L’accès à la culture ne fut pas oublié. Isabelle Dijan Lignon, essayiste et autrice du tout récent « Meta-Morphose, la condition humaine à l’ère numérique » (Edico) rajouta : « Nous sommes à présent à un carrefour où nous pouvons encore choisir de construire un nouveau numérique empathique, humain, inclusif et accessible, notamment avec le métavers. »
Un verdict final ouvre la voie à tous les possibles : « Oui, le numérique peut sauver le lien social » ! A défaut de le sauver, il le facilite…
De quoi ouvrir bien des options de mission pour la Fondation d’entreprise Kronenbourg.
A suivre…
