Le titre exact de la nouvelle exposition du Musée Würth d’Erstein est « Garden-Party. Fleurs et jardins dans la Collection Würth ». On la nommerait bien « Les Jardins Extraordinaires », tant cela définit l’expérience visiteurs, les rencontres, les ateliers proposées ici jusqu’au au 4 janvier 2026…
La nature, coté jardins !
« Les plantes fascinent et jouent un rôle capital dans nos vies : elles produisent l’oxygène que nous respirons, nourrissent nos corps et fournissent des matières premières pour nos vêtements et nos médicaments. Mieux encore : cette diversité biologique embellit notre quotidien, éveille nos sens et porte d’infinies interprétations, symboliques, philosophiques et même politiques » pose l’exposition en préambule …
Et nous voilà de démarrer la visite de cette « Garden-Party » à laquelle le Musée Würth a convié les œuvres d’une soixantaine d’artistes.
Azuma Makoto, artiste floral renommé ouvre la visite avec des fleurs vues au rayon X. L’artiste militant, défenseur d’un droit des plantes, exprime ici son art d’une manière quasi-scientifique et nous interpelle d’emblée… Suit Hermann de Vries et son herbier « From the Laguna of Venice, A Journal », ces cent vingt-trois cadres déclinés en un herbier où tant les trésors de la nature que les traces de l’homme propose herbes, algues, terre, fragments d’os et coquillages, mais aussi filet de pêche, verre poli, clous et tessons de poterie collectés dans la lagune vénitienne….
Celui qui pense que « son gourou est un écureuil » nous dispensent une leçon de choses sur les choses qui nous entourent, notre environnement donc … Son herbier, pensé pour la Biennale de Venise de 2015 nous interpelle
D’un jardin, l’autre…
Et voilà cette Garden-Pary de nous transporter, de nous autoriser la découverte des fleurs, peintes, revisité, tant par exemple par le regard de Marc Quinn, présent ici avec quatre tableaux de grand format et trois sculptures de bronze.
Il y a un côté dalien dans l’une ou l’autre des œuvres et un regard macro sur la nature… Observez cette femme blonde et ses roses, dans son étonnant « The living and the Dead » …
D’un jardin l’autre, nous cheminons et aucune œuvre ne nous laisse indifférents, fut-ce ces nymphéas, celles d’Alex Katz ici …
D’un jardin l’autre encore, nous découvrons ici des jardins, véritables œuvres d’art vivantes, fusionnant nature et créativité, inspirant peintres, et interprètes du beau. Des jardins incarnant l’harmonie, propice à la contemplation. D’autres offrant leur beauté éphémère et structurée continue comme « essence » de l’imaginaire artistique.
Et nous voilà de jeter un coup d’œil, vers le jardin du Musée qui nous promet une échappée belle, tout à l’heure …
Au cœur de l’exposition, le promeneur ou la promeneuse solitaire sont invités à la rêverie, à la contemplation de ces jardins parfois même au gré des saisons … L’étage nous emporte …
Damish, Saeko Takagi…
Peintres modernes puis contemporains dévoilent ici des jardins d’artistes, des jardins secrets aussi. Chaque toile se fait alors fenêtres sur … le reflet de l’imaginaire et des yeux des auteurs … L’impressionniste Max Liebermann (1847-1935) impressionne … le Parterre de fleurs (1906) de l’Allemand Ernst Ludwig Kirchner (1880-1938) et l’Agave (1934-1936) de l’Autrichien Oskar Kokoschka (1886-1980) partagent des explosions de fleurs et de couleurs…
L’imaginaire prend le relais avec Gunter Damisch nous reliant inconsciemment ou pas à Klimt et Hans Harp s’annonce …
Coup de cœur s’il en est, le regard japonais de Saeko Takagi… On se rêve à plonger le regard dans ses toiles, à voir dans ses jardins et bassins évoluer plantes et carpes, nées d’un imaginaire savamment « matièré ».
Vous prendrez plaisir à découvrir le bouquet final de cette Garden-Party – un ensemble de fleurs visitées où l’on retrouve des approches de Lovis Corinth à Bernard Buffet puis la création de Garance Coppens, étudiante en didactique visuelle à la Haute École des arts du Rhin (HEAR)…
Envie de cultiver un peu plus votre jardin ? Tout cela se prolonge par une visite du parc du Musée, une visite guidée pour être sûr de n’avoir rien loupé…
Il est des garden-parties qui ne se loupent pas … Celle du Musée Würth d’Erstein est à inscrire sur vos tablettes. On a adoré !
