Made in Alsace aime à s’interroger sur l’Alsace, son histoire, ses habitants, ceux qui sont partis. Notre question du moment est claire : combien de villes américaines ont été fondées par un alsacien ou une personne d’origine alsacienne.
L’émigration alsacienne aux Etats-Unis
Au-delà des expats de l’UIA, forcément, Made in Alsace aime à remonter le temps. Au XIXe siècle, l’Alsace connait un phénomène d’émigration particulièrement marqué vers les États-Unis. Cette région de France et parfois d’Allemagne, voit partir des milliers de ses habitants, attirés par les promesses du Nouveau Monde et de ses nouvelles frontières…
Des Alsaciens tentés par l’American Dream
Pourquoi partir ? Forcément, les difficultés économiques : La crise agricole, la concurrence industrielle et le manque de terres poussaient de nombreux Alsaciens ou habitants de l’Alsace à chercher de meilleures conditions de vie. Les aléas politiques, notamment l’annexion pousseront aussi certains au départ.
Les vagues d’émigration venues du Rhin
L’émigration alsacienne vers les États-Unis se résume ainsi en plusieurs vagues :
- Première vague (1817) : Elle concerne principalement les ruraux et les ouvriers du textile de la région de Colmar.
- Deuxième vague (1828-1837) : Elle touche les habitants des arrondissements de Wissembourg et de Saverne.
- Troisième vague (à partir de 1838) : L’émigration se généralise à toute l’Alsace, touchée par une crise agricole et industrielle.
Et là, on verra des Alsaciens partir vers le « Nouveau Monde » …. Si certains fileront même vers l’Amérique du Sud, on se concentre, dans notre regard du jour, sur l’Amérique du Nord…
Castroville, mais pas que !
Forcément, aujourd’hui, on pense à Castroville… Là, Henri Castro, consul de France au Texas, fonde une ville à son nom, qu’il peuple avec des Alsaciens, venus de Mulhouse et des Allemands du Bade Voisin. « Pendant le premier siècle d’existence de Castroville, l’alsacien était parlé dans les maisons, les magasins et les tavernes » nous rappelle-t-on.
Cette ville abrite naturellement « Little Elsass », ses maisons alsaciennes et une partie de la population cultive ses racines alsaciennes. On salue là les Alsatian Dancers of Texas …
« Ma mère ne parlait qu’en alsacien, elle ne parlait pas du tout anglais quand elle est née. Elle a appris l’anglais à l’école et maintenant elle parle les deux langues » déclarait récemment Susan Vnuk, habitante de la commune à BFM Alsace.
Et combien de Strasburg et d’autres villes…
Forcément, d’autres villes américaines sont alors fondées ou développées par des « settlers » alsaciens ou originaires d’Alsace.
Citons naturellement Strasburg en Pennsylvanie. Dans le Colorado, on trouve un autre Strasburg en hommage à l’un des responsables de la Kansas Pacific, Marlin Uhrich originaire de la ville de Strasbourg. Long Grove s’appela Muttersholz en hommage à ses fondateurs. Des nombreuses fondations sont également liées aux Amish partis d’Alsace… D’autres à des Méthodistes et encore d’autres à des aventuriers partis à la conquête du « Grand Ouest »…
Assez en tout cas pour piquer notre curiosité, pour inviter des Historiens d’aujourd’hui à relire les livres de leurs aînés et qui sait, se lancer dans une grande histoire des USA vue à travers le bretzel. Eh oui, l’Alsace aux Etats-Unis, ce n’est pas que la Statue de la Liberté.
