Agnès Ledig a remporté, avec son livre « Marie d’en haut » le Coup de coeur des Lectrices du Prix Femme Actuelle 2011. Ce n’est pas rien et cela vient récompenser une « écrivaine » alsacienne. Made in Alsace a souhaité en savoir plus.
On découvre, comme cela au détour d’un regard, votre livre « Marie d’en haut ». Comment en arrive-t-on à écrire un premier roman ?
Agnès Ledig : C’est un long cheminement. Le mien est issu d’un contexte un peu particulier : de longs « bulletins » le dimanche pendant un an, pour informer notre entourage de l’évolution de la maladie de notre fils il y a 5 ans, le professeur du service qui les lit et qui me dit que je ne dois pas laisser cela dans un tiroir parce que j’ai un don pour l’écriture, et le déclic… Depuis, je n’ai jamais arrêté d’écrire…
Quel est donc votre parcours ? Celui qui mène du quotidien à la plume ?
Agnès Ledig : Il n’y a aucun lien entre mon métier (sage-femme) et l’écriture. C’est un loisir, une passion, une façon de m’évader du quotidien, et de rêver et faire rêver… Je me souviens simplement d’avoir eu un excellent professeur de français au collège. Peut-être est-ce grâce à lui… Et à mes propres lectures aussi.
Votre roman n’est pas passé inaperçu, puisqu’il est devenu le « le coup de coeur des lectrices du concours Femme Actuelle » avec le buzz que l’on imagine. Vous vivez cela comment ?
Agnès Ledig : Je vis cela très bien, tout en gardant la tête froide. Un livre édité ne change pas la vie de son auteur. J’ai gardé mon travail, et je continue simplement à écrire. Cela m’ouvre des horizons nouveaux, et je fais de belles rencontres, ce qui est très agréable.
On n’a pas encore parlé du roman… Question piège, que raconte-t-il et que diriez-vous à quelqu’un qui serait sur le point de l’acheter pour le convaincre ?
Agnès Ledig : Il était une fois une rencontre fortuite. Marie, agricultrice de montagne, qui élève seule sa fille Suzie, et tente, loin du monde d’en bas, d’oublier ses blessures passées. Elle est soutenue au quotidien par Antoine, son voisin, victime lui aussi de la méchanceté des hommes. Ils croisent le chemin d’Olivier, gendarme désabusé, éprouvé par une enfance chaotique, et qui erre dans l’existence sans but précis. Des écorchés de la vie que le destin a malmenés, chacun différemment. Le face-à-face entre ces trois-là s’avère d’abord houleux – les animaux blessés se laissent difficilement approcher – et puis, au fil des pages, se construit entre eux une histoire sincère, nourrie de sentiments profonds et d’attachement solide. De l’amour sans eau de rose, de l’amitié comme on en rêve, des chagrins dont on se relève, de la joie de vivre pour compenser, et de l’espoir, au bout du compte. A celui qui est sur le point de l’acheter, je dirais, pour le convaincre, que d’après les retours de lecteurs, c’est un livre que l’on a du mal à lâcher (je suis responsable de quelques courtes nuits ! Oups !), et qu’il met du baume au cœur.
Peut-être parce qu’il parle simplement du quotidien, des gens de la vraie vie, et que chacun peut se reconnaître dans l’un ou l’autre des personnages dans l’une ou l’autre des situations, et probablement dans les émotions ressenties…
